3 février 2013

On a trouvé le mouvement perpétuel !

Récemment, le Canard enchaîné a publié un de ses habituels articles sur la bouffe qui donnent envie de devenir ermite au fin fond du monde après les avoir lus. Cette fois‑ci, le sujet était l'île flottante. Normalement, un île flottante se fait avec quatre ingrédients en tout en pour tout. Savez‑vous que notre brave industrie agro‑alimentaire est parvenue à produire des îles flottantes nécessitant dix‑sept ingrédients pour être cuisinées ? Toutes sortes de gélifiants, épaississant, anti‑oxydants et à l'avenant. Mieux encore, il est désormais possible de faire de l'île flottante sans œuf !
À la suite de quoi, je me suis pris à regarder à nouveau la composition de ce que je mange. J'ai ainsi pu découvrir que les Maron'Suis, ces délicieuses et inimitables préparations à la châtaigne contiennent, outre trois additifs plus ou moins chimiques, du lait en poudre et ... de l'eau. Pour faire gonfler, je suppose. Alors même que toutes les recettes s'accordent à dire qu'il suffit de quatre ingrédients : de la crème fraîche, de la crème de marrons, un peu de sucre et de l'huile de coude. Et c'est pareil pour à peu près tout ce qui arrive déjà cuisiné dans notre assiette. C'est en partie lié à des impératifs de conservation, mais c'est surtout lié à des impératifs d'économies.
Quelle solution, alors, pour arrêter de manger toutes ces merdes ? Faire sa popote soi‑même et arrêter de se reposer sur les plats tous faits. Mais c'est là qu'émerge le nœud du problème : si on fait ça pour un seul plat de temps en temps, ça va encore, mais étendu à tous les desserts, biscuits, plats cuisinés et autres que nous mangeons, ça devient méchamment chronophage. Parce qu'en sus de la cuisine proprement dite, il faut faire la vaisselle à chaque fois. Et nous n'avons pas le temps, parce qu'il faut déjà passer sept heures par jour au boulot, et en rentrant s'occuper des tracas quotidiens ou bien sortir s'aérer l'esprit à une quelconque activité du soir. Alors on entretient cette industrie de la nourriture en pack.
Mais supposons. Le salariat et la fonction publique ne travaillent désormais plus que vingt heures par semaine, soit quatre heures par jour. Ça laisse tout de suite beaucoup plus de temps pour s'occuper de sa maison, de ses gosses, faire des tas de choses, entre autres se faire à manger ou s'occuper d'un petit potager, etc. Et ça limite le besoin de recourir aux ersatz que nous vend l'industrie agro‑alimentaire. Mais ça limite aussi les besoins en garderie pour s'occuper de ses enfants quand on est au boulot, en visites médicales et en produit contre les boutons parce qu'on bouffe de la merde et qu'on est stressé. Dit autrement, c'est parce que nous travaillons autant que nous créons un besoin pour toute une gamme d'emplois, que nous n'aurions pas en travaillant moins. Notre travail crée un besoin de travail supplémentaire : nous avons inventé l'énergie auto‑productrice !

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